Les plateformes de travail à la demande se battent entre elles sur le format du travail temporaire. Quoi de plus normal :
Ce marché vaut environ 20 milliards d’euros en France et plusieurs centaines de milliards d’euros au niveau mondial. Chacun veut la plus grande part du gâteau !
Les journalistes des Echos spécialisés dans le domaine de start-ups, Guillaume Bregeras et Deborah Loye, ont rédigé un article très intéressant à ce propos il y a quelques jours, où plusieurs plateformes digitales du travail à la demande avons été nommées. Merci aux fondateurs des plateformes citées dans l'article d'avoir donné votre point de vue. Voici le nôtre :
Dans quels champs se livre cette bataille ?
D’un côté, le statut d'auto-entrepreneur, avec la réduction des charges pour plus de liberté des workers, moins de coûts pour les entreprises. De l’autre côté, l'intérim, avec plus de protection sociale, plus de formation, mais aussi plus de charges pour les entreprises.
Concurrence déloyale, précarisation... les gros mots et les attaques pleuvent. A ce jeu là, tous les acteurs sont perdants sur un aspect ou un autre, tandis que le point commun où se rejoignent tous les acteurs qui livrent cette bataille est la recherche de la flexibilisation du travail de façon responsable.
Pourquoi cette course à la flexibilisation est si importante ?
Le taux de turnover moyen en France tous secteurs confondus ne cesse d’augmenter. Le CEBR (centre for economics and business research) tablait déjà sur un turnover de 15,1% pour la France en 2018.
Imaginez l’effet d’une telle tension croissante : l'explosion des coûts de recrutement, de formation, des burn-outs de DRH, etc !
D'autre part, les envies d'avenir, les aspirations de notre société, surtout des nouvelles générations sont en train de changer : Est-ce que les millennials rêvent toujours des postes de longue durée au sein du même employeur et un plan de carrière établi ? ou, est-ce qu'ils recherchent plutôt un épanouissement professionnel immédiat et un équilibre pro/perso ? Nous avions déjà écrit un article à ce sujet que nous vous conseillons vivement de lire.
Source : étude Monster menée par YouGov, 2017 & étude Randstad, 2017
La nouvelle législation nous protège tous ?
Le législateur français se penche aussi dessus. Il a inventé, formulé, voté et appliqué une taxe de 10€ sur les contrats courts. Pour un CDD ponctuel de 6 mois, c’est un montant négligeable, mais pour les traiteurs et les services de banqueting des hôtels haut de gamme ou de luxe, c‘est une augmentation de près de 3 à 7 % du coût de leur masse salariale !
Le législateur croit peut-être ainsi protéger tous les travailleurs temporaires. Il considère qu'ils ne veulent pas l'être, qu'ils ne veulent pas continuer comme ça, qu'il faut favoriser la création de CDIs. Il croit peut-être encore que dénicher un CDI reste et restera pour toujours l'objectif premier d'une vie professionnelle ?
Une lueur d'espoir à la fin du tunnel
Les plateformes travaillent, chacune sur leur côté de l’Everest du contrat social parfait. Elles discuterons, nous l’espérons vraiment, du meilleur des deux mondes à mettre à la disposition des utilisateurs, comme une requalification plus encadrée et des avantages sociaux plus accessibles pour tout type de contrat.
Et alors, Gofer dans tout ça ?
L’article des Echos sur le sujet de la bataille des plateformes de travail temporaire indique que l’effort de l'exécutif pour appliquer les lois et la pression d'acteurs historiques de l'intérim auraient fait changer de direction nombre de plateformes. Notre raison, chez Gofer, était toute autre (nous en avions déjà en parlé dans un article en 2019, bien avant la sortie de la nouvelle loi) :
Ce n'est pas le gouvernement, mais nos utilisateurs qui ont décidé pour nous !
Nous nous sommes tournés vers la solution que notre cible de clientèle d’hôtel haut-de-gamme utilise le plus et que nos workers ont plébiscité par choix majoritaire, l’intérim. Nos workers nous ont souvent parlé de ce choix de vie, une vie professionnelle comblée à 100 % de missions de courte durée en intérim, plutôt qu'en auto-entrepreneuriat (trop contraignant administrativement et pas assez rassurant à long terme en protection sociale).
C'est très intéressant d'écouter aussi leurs voix pour mieux comprendre. Des voix comme celles d'Amira, ou de Benoît, qui est passé après une longue période en intérim au CDI (et plein d'autres histoires sur les postes temporaires racontées par leurs protagonistes dans la rubrique "stories de workers" de ce blog) :
« Avec l’intérim on apprend plus et on ne connaît pas la routine, chaque hôtel à sa façon de faire et son caractère. Humainement on rencontre régulièrement de nouvelles personnes passionnantes. Je suis motivée à l’idée de changer régulièrement de milieu et de têtes. J’ai des collègues partout ! » Amira, workeuse de Gofer
« Le fait d’avoir fait de l’intérim avant d’être embauché en CDI est un avantage pour les deux parties. L’établissement sait comment vous travaillez et vous connaissez déjà l’établissement. Vous connaissez déjà l’ambiance de travail et l’équipe, vous ne vous engagez pas dans le flou.» Benoît, ancien worker de Gofer
Preuve d’un succès ? Moins d’un an après ce virage début 2019, nous sommes devenus la plateforme digitale de référence pour le travail à la demande dans les hôtels de luxe et haut de gamme à Paris. Nous ne sommes pas arrêté là, nous avons écouté et interviewé nos utilisateurs ensuite pendant une année tout au long de 2019 :
En ce début d'année 2020, nous avons décidé, pour eux, de construire le premier pont digital entre le travail temporaire et fixe (CDD/CDI), au sein d'une même plateforme !
Si vous voulez parler à une équipe qui agit pour accompagner nos utilisateurs dans cette flexibilisation, pour remettre au coeur de notre approche le bien-être des acteurs du travail et qui réinvente le recrutement en 2020, nous sommes à votre disposition.
Marc Tessier, CEO et co-fondateur et Isabel Yus, CMO et co-fondatrice de Gofer
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